Dans les
centrales nucléaires, Nf
se développe précisément dans les
circuits de
refroidissement semi-fermés des condenseurs, où
sont
réunies les conditions idéales pour sa
prolifération. Pour l'éliminer, on injecte en
continu
(à partir d'avril/mai jusqu'à septembre), de la
monochloramine dans ce circuit. Ce produit est un agent chimique
très efficace contre Nf,
un dérivé du chlore, mais plus puissant, qui va
donc permettre son éradication du circuit.
Mais cette technique ne peut être mise en oeuvre que lorsque
le
débit de la rivière dans laquelle est
rejetée
l'eau du circuit de refroidissement est important (comme le
Rhône). Sinon, dans certaines centrales, comme celle du cite
de
Civaux, installée sur la Vienne, le débit de
l'eau n'est
pas suffisant et la monochloramine provoque des résidus
pouvant avoir un effet néfaste sur l'environnement. C'est
pourquoi dans ces centrales, l'eau du circuit de refroidissement est
traitée aux rayons ultra-violets (UV).
Dans les pays, où le risque d'être en contact avec les amibes Nf est le plus fort, des mesures de prévention et d'information ont été mises en place.
Dans
le cas d'EDF, pour éviter un développement
d'amibes
trop considérable, il faut prendre en compte le facteur du
matériau du circuit de refroidissement du condenseur (on a
remarqué que les amibes ne se
développaient presque pas dans des circuits en
laiton, et qu'au contraire elles
proliféraient avec des circuits en inox). Mais il faut
surtout
continuer les études en cours sur le biofilm ( la petite
couche
organique se déposant sur les bords des tuyaux,
recréant
tout un écosystème pour les populations
microbiennes),
sur les interactions entre populations microbiennes (pourquoi Nf peut
prendre le pas sur d'autres populations amibiennes et microbiennes),
et essayer de distinguer des zones
préférentielles
de
prolifération dans le circuit...
Enfin, pour réagir contre une invasion de Nf, il
faut
pouvoir la détecter. Pour cela, on applique des
méthodes
de détection de Nf
dans le circuit : culture
d'échantillons prélevés dans l'eau de
sortie. Mais
les résultats de ces expériences ne sont obtenus
qu'au
bout de 3 à 5 jours, ce qui ne laisse pas le temps de se
retourner en cas de problème. Le but de certains chercheurs
est
donc de trouver des méthodes de détection pour
arriver
à des résultats plus rapides.
On traite les amibes à la monochloramine ou aux UV, en fonction du débit de la rivière. La prévention n'est pas encore très développée, mais des chercheurs travaillent actuellement à trouver des stratégies physiques, chimiques ou biologiques, rapides et fiables.